Les représentants canadiens ont expédié lundi un vaccin expérimental contre le virus Ebola à l’Organisation mondiale de la Santé à Genève, en Suisse, pour commencer des essais cliniques chez l’homme. L’Organisation Mondiale de la Santé a ainsi choisi 250 personnes au Kenya, Gabon, Allemagne et Suisse qui recevront une dose du vaccin à partir des 800 flacons que le Canada a envoyé. Les essais cliniques sont prévus pour la fin octobre ou début novembre, et l’OMS espère pouvoir identifier les effets du vaccin au début de décembre. Si le vaccin est efficace pour arrêter le virus Ebola et ne provoque pas d’effets secondaires graves, le plan est de poursuivre les essais cliniques en Guinée, au Libéria et Sierra Leone, les trois pays ouest-africains les plus touchés par le virus Ebola en 2014. Le vaccin, connu sous le nom de VSV-EBOV, a été développé par des scientifiques avec l’Agence de santé publique du Canada, et a montré «des résultats très prometteurs lors de l’expérimentation chez des animaux», selon un communiqué publié sur le site Web du gouvernement. La ministre de la Santé du Canada, Rona Ambrose, a annoncé en août que le gouvernement ferait don de vaccin à l’OMS, et les deux parties ont depuis négocié les termes juridiques de la transaction. «Ce vaccin pourrait être un outil important dans la lutte contre l’épidémie,» affirme Gregory Taylor, chef de la santé publique du Canada, dans un communiqué. «Nous allons continuer à travailler en étroite collaboration avec l’OMS pour répondre à certaines des questions éthiques et logistiques autour de l’utilisation de ce vaccin expérimental dans la lutte contre le virus Ebola «. 
Nous avons commencé à travailler sur ce vaccin il y a 10 ans avec les docteurs Heinz Feldmann, Steven Jones, Ute Stroeher et Tom Geisbert», explique le porte-parole du ministère canadien de la Santé. «Les essais cliniques de phase 1 servent à évaluer si le vaccin est assez sûr pour être utilisé de manière préventive sur des humains qui n’ont pas contracté le virus. Les tests vont également aider à déterminer le dosage approprié ou la quantité de vaccin nécessaire pour immuniser les populations», complète le docteur Taylor. Il précise qu’aucun cobaye ne risque de contracter la maladie, le vaccin expérimental ne contenant aucune séquence du virusLe vaccin sera envoyé par avion en trois expéditions différentes, dans le cas où une livraison tourne mal. L’OMS devra stocker les flacons dans un réfrigérateur à -80 degrés Celsius. VSV-EBOV est l’un des deux vaccins expérimentaux contre Ebola en mesure de commencer les essais cliniques (l’autre est le résultat de collaboration des organisations britanniques et américaines). Les deux vaccins ont été présentés lors d’une réunion de professionnels de la santé, à la fin septembre, convoquée par l’OMS. L’effet des vaccins est loin d’être prouvé chez les humains et les entreprises qui les produisent ne sont pas prêtes pour une demande énorme. Cependant, la production des deux vaccins sera intensifiée de manière significative au début de l’année prochaine. Cela dit, les professionnels de la santé ne s’entendent pas sur la façon d’administrer un vaccin contre le virus Ebola. Organiser une campagne de vaccination pendant une épidémie serait logistiquement difficile de même que de déterminer l’efficacité du vaccin sur le terrain.