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Dans le but de réduire le risque que des organismes génétiquement modifiés puissent s’échapper dans l’environnement et les écosystèmes naturels, des scientifiques américains ont réécrit le code génétique de bactéries pour produire des souches qui sont totalement dépendantes de substances n’existant pas dans la nature pour survivre. Non seulement ces organismes vont mourir si privés de leur nourriture synthétique, mais ils sont aussi résistants aux virus et incapable d’échanger, avec des homologues naturels, leur ADN spécialement conçu. Bien que les techniques n’aient été utilisées que sur des bactéries jusqu’à présent, les chercheurs pensent qu’il peut être possible de les adapter pour des organismes plus complexes, comme les plantes ou des animaux. Les deux études peuvent être consultées dans la prestigieuse revue Nature. Avec les progrès dans les domaines de la biologie synthétique et moléculaire, les organismes génétiquement modifiés (OGM) sont rapidement apparus comme des solutions valables dans une variété de contextes cliniques, industriels et environnementaux. Ils sont déjà largement utilisés pour améliorer l’agriculture, la production de biocarburants et de produits pharmaceutiques, et pour aider à nettoyer l’environnement. Mais alors qu’ils se révèlent être des outils précieux à la société d’aujourd’hui, il est bien connu que ces organismes pourraient poser un risque pour les écosystèmes naturels s’ils s’échappaient et proliféraient de manière incontrôlable. Afin d’éviter que cela se passe, et de répondre aux préoccupations du public, les scientifiques ont développé des stratégies de confinement biologique robustes. Une méthode que les chercheurs ont explorée implique de modifier les bactéries de sorte qu’elles seraient incapables de produire certains éléments nutritifs nécessaires à leur croissance. Le problème, c’est que les organismes ont tendance à développer différents moyens pour se procurer ces aliments dans l’environnement ou les synthétiser. Sinon, ils pourraient donc échanger des gènes avec d’autres microorganismes et ainsi acquérir la capacité de les fabriquer. Les scientifiques doivent donc arriver avec de nouvelles techniques qui élimineraient ces stratagèmes d’adaptation et deux nouvelles études démontrent que des progrès significatifs ont été accomplis vers des OGM «plus sûrs». Les deux groupes ont donc produit des bactéries totalement dépendantes d’un acide aminé qui n’existe pas dans la nature. Sans ce supplément synthétique, les organismes ne peuvent synthétiser tout ce qu’ils ont besoin pour vivre. Les microbes sont donc dépendants de l’acide aminé non naturel que, même après des milliards de cellules en croissance dans de nombreuses expériences, les chercheurs n’ont pas pu détecter chez aucun organisme, ce qui le rendrait donc capable de survivre sans la nourriture synthétique. « Nos souches, dans la mesure où nous pouvons les tester, ne peuvent survivre en milieu naturel», déclare un des auteurs de l’étude, Dan Mandell.

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