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Granny a été aperçue dernièrement au large du Canada avec tout son troupeau. Non seulement est-elle la doyenne de son troupeau, car celui-ci est composé presque exclusivement de ses descendants (enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants et plus), elle serait l’orque la plus vieille connue à ce jour. Si c’est pour nous et pour elle un vrai bonheur, sa longévité cause problème à la direction du parc marin américain SeaWorld, en Californie. En effet, une polémique visant directement le parc à cause de la très faible espérance de vie des animaux marins en captivité, a mené la direction du SeaWorld à rétorquer que, de toute façon, « personne ne peut affirmer avec certitude combien de temps les baleines tueuses, autre nom des orques, vivent dans la nature ». Ainsi, le cas de Granny, comme de nombreux autres exemples, nous donnent une idée assez claire de la longévité moyenne de ces animaux en liberté! On estime que les mammifères marins nés en captivité ne vivent que 4,5 ans en moyenne. La plupart de ces orques meurent avant d’avoir 20 ans. À cause de cette faible espérance de vie, les animaux sont forcés de se reproduire intensément et à des âges dangereusement jeunes, ce qui met également en péril leur santé globale. Un des aspects clés dans la vie d’un orque — qu’ils ne retrouvent absolument pas en captivité— est leur capacité à se déplacer sur plus de 150 kilomètres par jour. Selon de nombreux chercheurs spécialistes de la faune marine, la nage sur de longues distances est absolument essentielle pour la santé physique de ces animaux. Selon SeaWorld, les orques n’ont pas vraiment besoin de nager autant, ce qui justifie sans doute pour eux le fait d’enfermer ces animaux massifs et puissants dans des piscines trop petites. Depuis que Granny a été aperçue pour la toute première fois (dans les années 1930), il semblerait bien qu’elle ait donné naissance à deux autres individus, qui ont eux-mêmes donné naissance à d’autres petits. D’ailleurs, l’un de ses petits-enfants, Canuck, est d’ailleurs mort à l’âge de 4 ans … après avoir été capturé par SeaWorld. À mesure que le troupeau de Granny grandissait, elle est restée avec eux, évitant le sort souvent réservé aux mères dans les parcs marins où elles sont rapidement séparées de leurs rejetons. Retirer les bébés à leur mère est une pratique courante pour pouvoir les dresser, mais il faut savoir que cela cause aussi un choc psychologique intense pour ces animaux de nature sociale et qui ont l’habitude de se regrouper en famille. Granny ne représente pas simplement un destin exceptionnel, elle met en évidence tout ce qui est malsain dans ce genre de pratique, en étant un exemple vivant de tout ce qui est sain dans la nature. Bien sûr, elle reste un cas exceptionnel et la plupart des orques sauvages ne vivent pas aussi longtemps qu’elle, mais l’espérance de vie des orques sauvages reste quand-même dramatiquement plus élevée que celle des orques captives (les femelles vivent en moyenne de 50 à 60 ans). Ci-dessous, plusieurs clichés de Granny dans son milieu naturel.  L’identification des orques, comme pour celle des baleines et des dauphins, se fait grâce à la disposition et forme des taches, la forme de l’aileron et toutes cicatrices ou autres traces présentes sur la peau.

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