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Une réussite qui pourrait réduire à peu de chose certaines maladies dégénératives ou traumatismes crâniens. En effet, pour la première fois, une équipe de scientifiques franco-belge est parvenue à réparer des lésions effectuées sur le cortex cérébral d’une souris adulte grâce à une greffe de neurones. Une avancée remarquable qui pourrait permettre à long terme de réparer des lésions cérébrales chez l’être humain. « Nous sommes les premiers à montrer que l’on peut réparer du cortex, en l’occurrence du cortex visuel. Avec nos chercheurs, nous travaillons sur les souris depuis trois ans. Nous voulions des modèles animaux qui imitent les maladies (lésions traumatiques, Parkinson…) pour voir si nous pouvions les réparer en greffant des neurones dérivés de cellule souche », nous explique Afsaneh Gaillard, dirigeant d’une équipe de scientifiques située à l’Université de Poitiers (Vienne). Pendant longtemps on a cru que le cerveau était un organe figé, qui n’évoluait plus une fois altéré. Par contre, depuis une dizaine d’années le discours a changé. Après avoir endommagé le cortex visuel des souris, les chercheurs ont implanté les cellules souches embryonnaires cultivées in vitro avant de laisser les rongeurs en observation pendant un an. « Le système était en place après un mois et demi et des connexions se sont formées. Nous avons greffé des progéniteurs de neurones visuels, des cellules immatures qui après la greffe se sont encore développées, puis ont établi les bonnes connexions avec les bons neurones. En stimulant l’oeil des souris, nous avons vu s’activer les neurones greffés », explique le professeur Gaillard. Les résultats sont plus qu’encourageants. Ainsi, chez 61 % des souris, les cellules se sont bien développées et de nouvelles connexions neuronales se sont créées, réactivant ainsi peu à peu la zone cérébrale endommagée. Pour les autres par contre les effets ont été plutôt néfastes car les scientifiques ont pu observer le développement de tumeurs cérébrales dues à la mauvaise différentiation des cellules greffées. Pour aller plus loin dans ses recherches, le professeur Gaillard prévoit de passer à des expérimentations sur des animaux plus proches de l’Homme, comme les singes. Cette expérience ouvre tout de même des perspectives infinies et pourrait, à l’avenir, réparer les dommages causés par des accidents vasculaires cérébraux, des traumatismes ou même des maladies comme Alzheimer et Parkinson.

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