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La maladie d’Alzheimer, la forme la plus commune de démence, est une maladie neurodégénérative chronique caractérisée par une perte progressive du tissu cérébral et une accumulation simultanée de deux protéines : l’amyloïde-β et la tau. Bien que ces deux molécules jouent un rôle important dans le fonctionnement des cellules du cerveau, lorsqu’une erreur se produit dans la conformation finale de celles-ci, elles vont s’agglutiner à l’intérieur et à extérieur de la cellule, ce qui perturbe les processus cellulaires normaux et aboutit finalement à la mort cellulaire. La protéine tau anormale semble s’agglutiner initialement dans les neurones de l’hippocampe, zone centrale du cerveau et cruciale pour l’apprentissage et la mémoire, avant de s’étendre vers le cortex, région en périphérie de l’organe, impliqué dans les fonctions cérébrales supérieures comme la pensée, l’attention, la sensibilisation et le langage. Quant à l’amyloïde, elle semble faire le contraire, s’accumulant d’abord dans les parties extérieures du cortex et se propageant ensuite vers l’hippocampe. Bien que la protéine amyloïde ait accaparé une grande partie de l’attention au cours des dernières années, il existe encore un débat quant au rôle que ces protéines jouent dans le développement et la progression de la maladie d’Alzheimer et il reste difficile de savoir si elles sont la cause ou une conséquence de la maladie. Dans l’espoir de faire la lumière là-dessus, des scientifiques de la Clinique Mayo ont décidé d’utiliser la banque de cerveaux de l’institut, soit une collection de quelques milliers de cerveaux. En examinant les cerveaux de personnes avec et sans la maladie d’Alzheimer et puis en comparant les différents stades de la maladie, les chercheurs espéraient comprendre les transformations de ces deux protéines dans le temps. Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue Brain. Ainsi, après avoir examiné 3618 cerveaux, ils ont constaté que le niveau d’accumulation de la protéine tau permettait directement de prédire l’âge d’apparition du déclin cognitif, la durée de la maladie et même le pointage final sur un test de la fonction cérébrale. Le lien entre ces données et la quantité de la protéine amyloïde n’était pas aussi évident. Même que l’accumulation de cette dernière est parfois observée chez des personnes âgées sans qu’on puisse détecter une diminution de la fonction cognitive. Selon les chercheurs, cela indique que la protéine tau est le principal moteur de la maladie d’Alzheimer. «Nos résultats soulignent la nécessité de se concentrer sur la protéine tau pour les traitements», explique l’auteur principal, le Dr Murray. Ces nouveaux résultats minimisent donc le rôle de la protéine amyloïde.

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