Advertisements

Entre 2014 et 2015, le Brésil a vu le nombre de bébés souffrant de microcéphalie augmenter considérablement, passant de 200 à près de 3 000. La microcéphalie est un trouble neurologique rare et dévastateur qui entraîne le développement anormal du crâne et du cerveau des sorte que le nouveau-né vient au monde avec un crâne et un cerveau beaucoup plus petit que la normale (voir image ci-dessous)

Les régions du Brésil les plus touchées ont déclaré l’état d’urgence alors que les autorités sanitaires concluent en un lien entre l’augmentation soudaine de cas de microcéphalie, qui conduit à de graves dommages au cerveau et souvent à la mort, et une épidémie récente du virus Zika transmis par les moustiques. Le gouvernement brésilien estime que près de 1,5 million habitants ont été infectées par le virus depuis mai à 2015.

Transmis par les piqûres du moustique Aedes aegypti, le même moustique responsable de plusieurs épidémies de fièvre jaune et de la dengue, le virus Zika ne provoque habituellement qu’une réaction bénigne chez les enfants et les adultes, incluant des symptômes tels que des démangeaisons, des éruptions cutanées, de la fièvre et occasionnellement une conjonctivite. Tout cela est si vous êtes malchanceux car la plupart des personnes infectées ne présente aucun symptôme, ce qui a conduit les experts décrire l’infection au virus Zika comme une « maladie bénigne ».

Malheureusement pour les nombreuses femmes enceintes vivant au Brésil, l’histoire est complètement différentes en ce qui a trait aux nouveaux-nés. Ayant identifié le virus Zika dans le placenta d’enfants brésiliens nés avec une microcéphalie, les chercheurs soupçonnent maintenant que les deux sont étroitement liés.

Lorsque les cas de microcéphalie ont commencé à monter en flèche, en Novembre 2015, les médecins ont remarqué qu’ils coïncidaient avec l’apparition du virus Zika au Brésil. Ils ont vite découvert que la plupart des mères affectées ont déclaré avoir des symptômes Zika en début de grossesse, soit une légère fièvre, des éruptions cutanées et des maux de tête. Nommé d’après la forêt ougandaise dans laquelle il a été découvert dans les années 1940, le virus Zika est répandu dans toute l’Afrique, dans certaines régions d’Asie, et plus récemment à travers l’Amérique latine, où il a été signalé dans des pays comme la Colombie, le Mexique, le Venezuela, et tout récemment Porto Rico.

La grande question concernant l’apparition du virus au Brésil est de savoir pourquoi il se propage si rapidement dans la population. « Le Brésil offre les conditions idéales pour une propagation rapide du Zika, » selon Ana Maria Bispo de Filippis, scientifique à la tête du groupe qui a relié Zika à la microcéphalie. Elle ajoute que le pays a « une population plus sensible dans laquelle la majorité des gens n’a jamais eu contact avec la maladie donc aucune immunité naturelle ».

Le lien est toutefois moins évident entre le virus et les cas de microcéphalie en raison du fait que les deux épidémies précédentes de virus Zika, en Micronésie et en Polynésie française, n’ont pas été associées d’aucune façon à des augmentations de la microcéphalie. Pour l’instant, les scientifiques ne peuvent pas comprendre le processus physiologique par lequel la présence du virus pourrait conduire à un tel trouble du développement.

« Une explication pour expliquer le lien peut être qu’une nouvelle souche du virus se répande à travers le Brésil, selon Alain Kohl, un virologue à l’Université de Glasgow qui étudie le Zika. Pourtant, même pour un organisme à évolution très rapide, le fait de se transformer si rapidement en une menace dévastatrice est très rare. Une explication plus probable est que le lien ait tout simplement passé inaperçu jusqu’ici. Il se peut que microcéphalie induite par le Zika ne se produise que dans une petite proportion de femmes enceintes, et aucune des précédentes épidémies n’auraient affecté une population suffisamment importante pour déclencher une alarme « .

Pour l’instant, les habitants brésiliens et les touristes visitant les régions touchées sont invités à rester hyper-vigilants à maintenir les moustiques éloignés d’eux et leur maison. En ce qui a trait aux gouvernements fédéral et locaux, ils ont mis en place une stratégie afin d’éradiquer les mares d’eau stagnante qui pourraient agir comme des aires de reproduction pour le moustique A. aegypti.

Advertisements