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Depuis plus d’un siècle, de nombreux astronomes sont à la recherche d’une planète géante au-delà de l’orbite de Neptune. Cette quête a même débuté avant la découverte de Pluton. C’est d’ailleurs cette quête de ce que l’on a longtemps surnommé « la planète X », ou « dixième planète », qui a abouti à la découverte de Pluton. C’est même cette « planète X », aussi baptisée Nibiru par certains, qui a été associée à des prophéties apocalyptiques pour 2012, des catastrophistes affirmant qu’elle allait entrer en collision avec la Terre.

Des astronomes très sérieux ont cependant poursuivi la recherche de cette planète. Dans les milieux scientifiques, on parle désormais de Planet Nine (Planète 9), Pluton ayant depuis été rétrogradée au rang de planète naine. L’annonce faite aujourd’hui avec la parution d’un article dans la revue The Astronomical Journal prend encore plus de signification quand on sait que l’un des deux astrophysiciens signataires de cette étude n’est autre que Mike Brown, célèbre pour ses découvertes qui ont provoqué la déclassification de Pluton en planète naine. Aujourd’hui, avec son collègue Konstantin Batygin, du prestigieux California Institute of Technology (CalTech), Mike Brown pourrait fort bien signer une découverte éclipsant son rôle dans la perte du statut de planète de Pluton : celle d’une géante glacée aux confins du système solaire. En considérant que Pluton est une planète naine, la dernière découverte d’une nouvelle planète dans le système solaire remonte à 1846 soit celle de Neptune.

Brown et Batygin n’ont pas observé la nouvelle planète, mais ils ont déduit sa trajectoire en compilant de nombreuses données sur des orbites d’objets transneptuniens, c’est-à-dire des objets du système solaire se déplaçant sur une orbite plus éloignée, en partie ou en totalité, que celle de Neptune. Ils ont ainsi constaté que six d’entre eux parcouraient des orbites influencés par un objet de grande masse mais non encore identifié. Les deux scientifiques se sont alors mis à la recherche de l’objet susceptible de façonner ainsi ces orbites. Ils ont alors effectué des simulations et en arrive à la conclusion que cette planète « théorique » se situerait très loin du Soleil, à environ 20 fois la distance Soleil-Neptune… soit plus de 600 fois la distance Terre-Soleil. A cette distance, elle mettrait entre 10 et 20 000 ans pour effectuer un seul tour autour du Soleil. Toujours selon Brown et Batygin, Cette lointaine planète aurait une masse 10 fois supérieure à celle de la Terre, et serait très probablement une géante glacée du type d’Uranus et Neptune, tout en étant un peu plus petite qu’elles.

Si les travaux du tandem Brown-Batygin sont exacts, il restera cependant à détecter la planète en question. Au vu de la taille de son orbite et de sa distance, cela ne sera pas une mince affaire. Mike Brown en est bien conscient, même s’il a bien entendu commencé à chercher. « J’aimerais bien la trouver », reconnaît-il, « mais je serais aussi parfaitement heureux si quelqu’un d’autre la trouvait. C’est pour ça que nous publions cet article, nous espérons que d’autres vont être inspirés et commenceront à chercher ». Mais cela pourrait prendre des années.

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