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Des documents historiques nouvellement rendus publics semblent suggérer que l’industrie du sucre ait payé plusieurs scientifiques, durant les années 1960, pour amoindrir le lien entre le sucre et les maladies du cœur. Les fraudeurs auraient également convaincu ces mêmes scientifiques de présenter le gras saturé comme étant la principale tête de Turc en matière d’alimentation.  

Les documents révélant le pot aux roses ont été découverts par un chercheur de l’Université de la Californie. Selon toutes vraisemblances, le groupe Sugar Research Foundation, aujourd’hui nommé Sugar Association, aurait octroyé 50 000$ à trois scientifiques pour qu’ils publient un article sur les liens entre les maladies du cœur, le sucre et le gras.

Évidemment, les études utilisées pour monter l’article auraient été minutieusement choisies par la Sugar Research Foundation. Le texte en résultant fut finalement publié en 1967 dans le prestigieux New England Journal of Medicine. L’article, minimisant les risques liés à l’ingestion de sucre et exagérant les risques liés à l’ingestion de gras saturés, a longtemps été utilisé par les autorités américaines lors de la formulation de recommandations alimentaires visant le public.

Mais ce n’est pas tout! L’un des scientifiques qui auraient été soudoyés par l’industrie du sucre, Mark Hegsted, est devenu responsable en nutrition au Département américain de l’agriculture quelques années après cet incident. En 1977, il contribua même à la mise en place du premier guide alimentaire des États-Unis. On peut facilement spéculer qu’à cette époque, Hegsted était encore sous le joug de l’industrie du sucre. Si c’est bien le cas, il aurait évidemment pu biaiser l’évaluation des risques associés à la consommation de produits sucrés. Ainsi, depuis 50 ans, Hegsted et l’industrie du sucre sont peut-être responsables de la mort prématurée de plusieurs milliers d’Américains.

 

D’autres cas récents

Encore aujourd’hui, certains penseurs croient que l’industrie du sucre contrôle toujours la littérature scientifique en matière de nutrition. Et pour cause! L’an dernier, le New York Times dévoilait que la compagnie Coca-Cola, le plus grand producteur mondial de breuvages sucrés, avait offert des millions de dollars en financement à des chercheurs. « Bizarrement », dans le cadre de leurs études, ces derniers en étaient venus à la conclusion qu’il n’y avait pas de lien direct à faire entre la consommation de boissons sucrées et l’obésité. En juin dernier, l’Associated Press rapportait également que des compagnies de friandises avaient financé des études clamant que les enfants qui mangeaient des bonbons étaient moins gros et lourds que ceux n’en consommant pas. 

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