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Le mimétisme est une stratégie adaptative d’imitation et la forme de mimétisme peut varier selon les espèces. Ainsi, certaines espèces vont développer une stratégie de camouflage visant à échapper à aux regards des prédateurs. Une autre stratégie consiste à se faire passer pour une autre espèce, par exemple en se parant des attributs d’espèces non comestibles, voire dangereuses. Toutefois, le mimétisme peut répondre à d’autres contraintes, telle que la reproduction. Par exemple, le cas des coucous qui pondent des oeufs qui imitent les œufs de d’autres espèces pour pouvoir déposers leur œuf dans le nid de ces espèces sans que celles-ci ne s’en aperçoivent. Aussi les orchidées qui, dans leurs formes, leurs couleurs ou même leur odeur, imitent la femelle de certains insectes pollinisateurs. Des stratégies de mimétisme favorisant la prédation existent aussi. Ainsi, la blennie dévoreuse imite un poisson nettoyeur qui a la confiance de plusieurs autres espèces pour les débarrasser de parasites. La blennie en profite donc pour s’approcher de sa victime prendre une bouchée de chair avant de s’enfuir.

Récemment, Scott Powell, professeur adjoint de biologie à l’Université George Washington, a non seulement découvert, dans la savane brésilienne, une nouvelle espèce de fourmis, Cephalotes specularis, mais en étudiant son comportement, il a découvert une nouvelle stratégie associée au mimétisme : le parasitisme social. En effet, C. specularis ressemble tellement à une autre espèce de fourmis, Crematogaster ampla, qu’elle se fond au groupe de celle-ci et en profite pour piller ses réserves de nourriture et suivre ses pistes de chasse.

Les fourmis C. specularis (gauche sur photo) ont appris à maîtriser les mouvements de C. ampla (droite sur photo) et prennent soin d’éviter les fourmis d’accueil C. ampla dont la tâche est de repérer des intrus dans le peloton. C. ampla étant reconnue pour son hyper-agressivité, le fait qu’elle n’attaque pas les autres fourmis, légèrement différentes pour l’œil exercé du Dr Powell, a mis la puce à l’oreille du biologiste.

En termes d’espionnage, cette nouvelle forme de parasitisme social permet aux fourmis de voler de la nourriture d’un ennemi. Cependant, contrairement à James Bond, pour demeurer dans le thème de l’espionnage, la fourmi C. specularis identifiée dans le groupe de C. ampla réussit rarement à esquiver les attaques brutales des infiltrées.

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