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«C’est un évènement qui ne se produit qu’une fois tous les millions d’années que l’on va pouvoir observer dimanche 19 octobre» s’enthousiasme Jim Green, le directeur du service «Sciences planétaire» de la NASA, dans une conférence. En effet, ce jour, dans la haute atmosphère de la planète Mars, à précisément 14h27, heure du Québec, (20h27 heure française), la comète «Siding Spring» va passer à un cheveu de la planète Rouge. En effet, ce gros bloc de glace devrait passer à 139 500 km de Mars. Cela peut paraître beaucoup mais cela représente un tiers seulement de la distance Terre-Lune. De mémoire d’homme, on a jamais observé de passage d’une comète aussi près d’une planète. «C’est à peu près 10 fois plus proche que n’importe quel rendez-vous entre une comète et la terre» explique la NASA. En effet, record est détenu par la comète Lexell qui n’est passée qu’à 2,3 millions de kilomètres de la Terre. Mais outre sa proximité, cette comète représente un autre intérêt : il s’agit d’une comète «fraîche», tout juste éjectée (il y a à peine quelques millions d’années) du nuage d’Oort. Un gigantesque disque de débris situé aux limites de la force d’attraction gravitationnelle de notre soleil, situé à une à deux années-lumière de celui-ci. De ce fait, cette comète qui suit une trajectoire parabolique, n’a pas encore été abimée par les radiations du soleil. Il s’agit donc d’une occasion rare d’étudier non seulement les effets de cette comète sur l’atmosphère martienne, mais également la structure et la composition d’un objet inaltéré datant de la formation de notre système solaire. De nombreux télescopes vont donc pointer leurs lentilles vers l’évènement pour enregistrer un maximum d’informations. Certains sites tels que Slooh.com ou virtualtelescope.eu diffuseront les images en direct. Mais pour les 5 sondes qui orbitent actuellement autour de Mars, Siding Spring représente autant une opportunité rare d’observation qu’un réel danger. En effet, le sillage de débris que cette comète va laisser derrière elle est susceptible de mettre définitivement hors service l’une ou l’autre d’entre elle en cas d’impact. De ce fait, les agences spatiales européennes, américaines, et indiennes ont modifié les orbites de leurs sondes de manière à ce qu’elles se trouvent de l’autre côté de la planète Mars au moment le plus critique du passage de la comète. Elles vont néanmoins tenter de prendre quelques clichés lors de l’approche de la comète et une fois celle-ci passée. Mais ce sont sans doute les rovers Curiosity et Opportunity qui auront la plus belle vue du passage de Siding Spring, depuis le sol de Mars. Il s’agit d’une «petite» comète dont le noyau ne mesure que 700 m de diamètre. C’est donc une naine à côté des 4 km de diamètre que mesure la comète 67P Churyumov-Gerasimenko sur laquelle la sonde Rosetta doit déposer un module scientifique le mois prochain. Pourtant, si cette «naine» qu’est Siding Spring venait à percuter le sol de Mars, elle libèrerait une puissance de 20 000 mégatonnes, soit quatre fois la puissance de l’ensemble de l’arsenal nucléaire mondial, explique la NASA dans la vidéo ci-dessous : Un tel impact sur Terre aurait suffisamment de puissance pour rayer un pays de la carte. C’est toutefois trois fois moins que la météorite tombée dans la péninsule du Yucatan, au Mexique, il y a 65 millions d’années, qui a très certainement provoqué une extinction massive des espèces et entraîné la disparition des dinosaures.

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