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Un rhinocéros blanc du nord, un mâle nommé Suni, est mort à 34 ans vendredi 17 octobre dans la réserve kényane d’Ol Pejeta, a-t-on appris samedi auprès d’un zoo tchèque où l’animal était né en 1980. Il ne reste sur la planète que six spécimens de cette sous-espèce en danger d’extinction. Avec lui, s’éteignent les espoirs de reproduction des «Ceratotherium simum cottoni«. «On peut toujours croire aux miracles mais tout porte à croire que la reproduction par voie naturelle n’est plus possible», a déclaré la porte-parole du zoo tchèque. «Suni était vraisemblablement le dernier rhinocéros blanc du nord mâle capable de reproduction biologique», a déploré le zoo, ajoutant que l’animal est selon toute probabilité décédé de mort naturelle. Le zoo de Dvur Kralove est le seul dans le monde qui ait réussi la reproduction en captivité de cette sous-espèce. Suni y est né le 8 juin 1980 et trois autres ont suivi. En 2009, deux mâles (dont Suni) et deux femelles ont été transférés au Kenya dans le cadre du projet baptisé «L’ultime chance de survie», dans l’espoir que le niveau des hormones femelles redeviendrait normal dans leur milieu naturel, ce qui permettrait la reproduction biologique. Cet espoir ne s’est pas réalisé, toutes les tentatives ayant échoué jusqu’à présent. L’autre mâle transféré en 2009 au Kenya, nommé Sudan, est jugé trop vieux pour se reproduire: il a 41 ans. Une paire de rhinocéros, également trop âgés, vit au Wild Animal Park à San Diego (États-Unis) et une autre vieille femelle est restée à Dvur Kralove. Un mince espoir demeure : le sperme des rhinocéros mâles de Dvur Kralove est conservé par l’institut berlinois de recherche sur les animaux sauvages (IZW). Jusqu’alors, toutes les tentatives de procréation assistée ont également échoué. Originaires d’Afrique centrale et de l’Est, ces herbivores imposants ont été décimés par les braconniers, pour les vertus attribuées à leur corne, très prisée dans la pharmacopée asiatique.La corne de rhinocéros vaut désormais deux fois plus que l’or : de 60 à 80 000 dollars le kilo au Proche-Orient ou en Asie, où on lui prête de pseudo vertus médicinales. Un braconnier recevra lui de 10 à 15 000 dollars le kg. Soit plusieurs années de salaire au Kénya. Début juillet, Ol Jogi a connu le pire massacre de rhinocéros depuis plus de 15 ans au Kenya. Quatre ont été tués la même nuit par deux équipes de braconniers agissant simultanément en deux endroits. Le Kenya ne compte plus officiellement qu’environ un millier de rhinocéros (toutes sous-espèces confondues). En 2013, 59 y ont été tués, deux fois plus qu’en 2012. «Le nombre de rhinocéros tués par les braconniers a incroyablement augmenté ces dernières années. Selon certains scénarios, il n’y aura plus de rhinocéros dans la nature en Afrique, d’ici une dizaine d’années», dit la porte-parole du zoo.

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