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La fabrication d’organes artificiels est le rêve de la médecine moderne. Cependant, elle se heurte à un problème de taille. En effet, la reproduction de cellules n’est pas un problème en soi, mais que celles-ci puissent s’organiser pour prendre la structure microscopique nécessaire au bon fonctionnement de l’organe est un défi difficile à relever. En effet, les organes comme le foie ou les reins ont une organisation très complexe à l’échelle microscopique et la performance de l’organe dépend de cette organisation. Des techniques d’impression 3D existent pour des objets de très petite taille, mais elles sont bien trop chères et complexes pour fabriquer des organes entiers. Différents organes inertes imprimés en 3D existent, comme en témoignent nos articles précédents: un coeur qui sauve la vie d’un nouveau-né, des «jambes» artificielles pour un chien ou des implants osseux. Cependant, l’avenir de ce nouveau matériau réside dans le fait qu’il peut supporter des organes vivants. Ce nouveau matériau mis au point par Andrew D. Ellington et ses collègues de l’Université du Texas serait une solution possible à ce problème. Il repose sur une propriété de l’ADN : la complémentarité. Quand deux séquences d’ADN sont complémentaires, elles adhérent l’une à l’autre pour former la fameuse double hélice, qui est devenue l’emblème de la génétique. Ici, ces brins complémentaires ont été accrochés à des nanobilles de polystyrène, qui peuvent alors former un gel capable de tenir sur commande. Ce gel est totalement biocompatible, c’est-à-dire qu’il peut servir de support physique pour la culture des cellules. Encore plus intéressant est le fait qu’il est possible d’exploiter les propriétés de l’ADN pour programmer la structure microscopique de l’organe, qui serait alors capable d’auto-organisation à petite échelle, ce qui permettrait de générer la forme globale d’un organe par impression 3D, tout en laissant le gel s’occuper des détails plus précis.

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