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Le désert du Sahara est une surface quasi-ininterrompue de sable brun et de broussailles dans le tiers nord de l’Afrique. La forêt amazonienne est une masse verte dense de jungle humide qui couvre le nord Amérique du Sud. Lorsqu’un fort vent balaye le Sahara, un nuage s’élève dans l’air, et propage, d’un continent à l’autre, une immense quantité de poussière, reliant ainsi le désert et la jungle. Pour la première fois, un satellite de la NASA a quantifié en trois dimensions la quantité de poussière qui parcourt ce voyage trans-Atlantique de près de 5 000 km vers la forêt amazonienne. Les scientifiques ont non seulement mesuré le volume de poussière mais ils ont aussi mesuré la quantité de phosphore présent dans cette poussière. Ainsi, dans un nouveau document publié le 24 février dans Geophysical Research Letters, on présente la première estimation par satellite de ce transport de phosphore sur plusieurs années. Le phosphore dans les sables sahariens est le vestige d’un passé lointain où une grande partie du désert était le lit d’un lac. Plus précisément la poussière ramassé de la dépression Bodélé au Tchad, un ancien lit de lac où les minéraux et les roches sont formés de micro-organismes morts et donc chargés de phosphore. Le phosphore est un élément nutritif essentiel pour les protéines végétales et de la croissance. L’importance de ce phosphore est qu’il constitue un nutriment essentiel qui agit comme un engrais et dont l’Amazonie dépend pour s’épanouir. Ce phosphore est donc transporté à travers l’océan de l’un des endroits les plus désolés de la planète à l’un des plus fertiles. Ces nutriments, les mêmes que ceux retrouvés dans les engrais commerciaux, sont rares dans les sols amazoniens. En effet, une fois tombées, les feuilles et la matière organique en décomposition fournissent la majorité des éléments nutritifs, qui sont rapidement absorbés par les plantes et les arbres après avoir pénétré le sol. Mais certains nutriments, dont le phosphore, sont emportés par la pluie dans les ruisseaux et rivières. La quantité de phosphore de la poussière saharienne qui atteint le sol amazonien est estimée à 27 000 tonnes par an, soit environ la même quantité que celle perdue par la pluie et les inondations. La découverte fait partie d’un effort de recherche plus important à comprendre le rôle de poussières et d’aérosols dans l’environnement et sur le climat local et global.

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