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La Lune est notre plus proche voisine, mais son histoire reste encore bien mystérieuse… En effet, bien que nous croyions qu’elle se serait formée suite à la collision d’un astéroïde, ou une météorite, géant avec notre planète, sa composition demeurait une interrogation. Nous pouvons cependant mieux comprendre les origines de notre satellite grâce à trois études publiées cette semaine. Les scientifiques s’accordent déjà à penser que la Lune est née des cendres de Théia, une planète de la taille de Mars venue frapper la jeune Terre. Cependant, personne n’arrivait à expliquer pourquoi notre planète et son satellite se ressemblaient autant. À moins que Théia et la Terre aient eu la même composition chimique, ce que les chercheurs pensaient être hautement improbable jusqu’alors. Les résultats d’une équipe israélienne indiquent maintenant le contraire : la probabilité que deux planètes «sœurs» soient entrées en collision ne serait pas si négligeable.

D’après la théorie actuelle de la naissance de la Lune, elle aurait été formée il y a environ 4,5 milliards d’années lorsqu’un objet sidéral, un impacteur, mesurant environ un dixième de la taille de la Terre a percuté notre planète. Mais les simulations suggèrent que notre satellite devrait être composé en majorité des restes de cet objet, appelé Théia. Le problème, c’est que les planètes sont souvent très différentes les unes des autres. Pour que la Lune ait la même composition chimique que la Terre, il aurait fallu que cela soit aussi le cas pour Théia. Or, les résultats de l’équipe du docteur Hagai Perets du Technion d’Haifa viennent de montrer que ce scénario était bien plus probable qu’on ne le pensait. Selon les chercheurs, cette proximité signifie que ces planètes avaient des compositions quasi-identiques. Théia pourrait donc bien avoir été une planète jumelle, plus petite, de la Terre.

Reste tout de même une question primordiale : comment expliquer que la Terre et la Lune soient encore aujourd’hui si semblables ? Cette question peut surprendre, mais les scientifiques pensent que notre planète a ensuite été bombardée par de nombreux astéroïdes. Davantage que la Lune à cause de sa taille plus importante. Cela aurait dû conduire à des différences de composition entre elle et la Terre.

Or, jusqu’ici, les scientifiques n’avaient pas trouvé de telles différences. C’est aujourd’hui chose faite, grâce à deux équipes, l’une allemande et l’autre américaine, qui ont annoncé avoir découvert des écarts en analysant les roches lunaires. Les chercheurs se sont intéressés à la quantité de deux isotopes d’un même élément chimique : le tungstène. Ils ont ainsi noté une différence, minime mais révélatrice, entre les échantillons de la Lune et ceux de la Terre.

D’après Richard Walker, l’un des auteurs de l’étude américaine, ce léger écart «correspond parfaitement à la quantité différente de matériaux récupérés par la Terre et la Lune après l’impact«. La Lune aurait bien été moins bombardée que la Terre au cours du temps, et elle en porte les traces. Ainsi, les chercheurs américains et allemands ont réussi à répondre au mystère laissé par les résultats de l’équipe israélienne.

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