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La médecine régénérative semble avoir fait un grand pas en avant grâce à l’arénicole (Arenicola marina). Jusqu’ici, ce ver marin était davantage connu des pêcheurs, comme appât, que des chercheurs. En effet, ce ver retrouvé sur les plages possède la faculté de respirer aussi bien à marée haute, donc immergé, qu’à marée basse dans le sable des plages. Son secret réside en la présence d’une molécule extracellulaire capable de transporter le dioxygène. Chez l’humain et beaucoup d’animaux, le transport de l’oxygène dans le sang se fait par une molécule, comme l’hémoglobine, contenue dans un type particulier de cellules sanguines, comme les globules rouges, ceci limitant les transfusions sanguines. La surface de ces cellules étant particulière par la présence de protéines, elles peuvent donc entraîner un rejet de la part du système immunitaire du nouvel hôte. La molécule d’hémoglobine récemment découverte s’avère très intéressante dans les faits qu’elle est compatible avec tous les groupes sanguins humains et qu’elle pourrait transporter 50 fois plus de dioxygène que l’hémoglobine humaine. « Lors d’une transplantation, lorsque l’organe une fois prélevé chez le donneur, il est soumis à une forte diminution de son apport sanguin (ischémie) qui est à l’origine de lésions et possiblement d’un mauvais fonctionnement du greffon », explique le Dr Franck Zal qui est après avoir découvert l’hémoglobine du ver en 2002 a fondé la société Hemarina, spécialisée en biotechnologie, en 2007. « Ces altérations favorisent le rejet aigu et accélèrent l’apparition des lésions responsables du rejet chronique de l’organe transplanté. La nouvelle solution HEMO2Life® en ajout aux solutions de préservation d’organes,permet de mieux oxygéner le greffon et donc de considérablement réduire les risques de rejet de la greffe ». Hemarina, qui a déjà 18 brevets internationaux à son actif, développe également des pansements pour diabétiques, ces derniers ayant une cicatrisation lente et difficile, la molécule permettrait d’oxygéner les plaies afin qu’elles puissent guérir plus rapidement. Les pansements thérapeutiques pourraient aussi être utilisés pour soigner des plaies chroniques, comme des ulcères en favorisant l’apport d’oxygène sur une zone ciblée. Autre application, développée avec la marine américaine : la lutte contre les anémies ou les hémorragiques lors de chocs traumatiques. Les chercheurs travaillent sur des doses d’hémoglobine en poudre pouvant être injectées sur des militaires blessés. Les chercheurs s’intéressent également au pouvoir de réparation des os de la molécule. Elle peut être intégrée dans des biomatériaux à base de composés similaires à ceux du tissu osseux. Le produit obtenu est implanté chez l’homme et se transforme alors en os. D’autres études sur des cellules souches sont à venir pour confirmer la méthode. Dans la vidéo ci-dessous, le Dr Franck Zal explique en détail le contexte de sa découverte et répond à la question «Pourquoi mettre de l’argent dans ce domaine de recherche (ver marin) alors que des millions de personnes meurent de maladie ou de faim?» Plus longue comme vidéo, mais sûrement d’un grand intérêt.  

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