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Lancé dans l’espace en 2004, le vaisseau a parcouru 7,9 milliards de kilomètres autour de la Terre, du Soleil, de Vénus et bien entendu de Mercure. Soumise aux brûlants rayons du Soleil et à sa puissante attraction, cette région du système solaire est en effet particulièrement difficile à explorer. C’est donc autour d’un monde presque inconnu que Messenger s’est mis en orbite en 2011, après 6 ans de voyage interplanétaire. Depuis, malgré les données accumulées par la sonde, de nombreuses questions subsistent à propos de cet astre qui collectionne les extrêmes. Mercure est en effet la plus petite des planètes rocheuses mais aussi la plus dense après la Terre. Sa surface bardée de cratères est la plus ancienne, et on y observe la plus large variation de température entre des journées brûlantes (jusqu’à 400°C) et des nuits glaciales (qui peuvent atteindre -170°C). Mercure est la seule planète rocheuse à part la Terre à posséder un champ magnétique – même s’il est très faible (environ 1% de celui de notre planète). L’existence d’un tel champ revêt une importance majeure dans le développement de la vie. Sur Terre, il agit comme un véritable bouclier nous protégeant des terribles radiations solaires. Les chercheurs pensent que le champ magnétique de Mercure est dû, comme sur Terre, à un «effet dynamo» provenant du mouvement de couches métalliques liquides au cœur de la planète. En 2012, la sonde a découvert la preuve de présence d’eau et d’autres matériaux volatiles dans les régions les plus polaires de Mercure. En étant très différente des planètes gazeuses qui orbitent à une distance comparable de leur étoile dans d’autres systèmes planétaires, les chercheurs espèrent donc mieux comprendre la formation des planètes rocheuses et les conditions d’apparition de la vie dans le système solaire en étudiant encore les données prises par Messenger sur Mercure. Malheureusement, à court de carburant, la sonde va très bientôt achever son voyage, et d’une façon très brutale. «À la fin du mois, plus précisément le 30 avril prochain, Messenger va perdre sa bataille contre la gravité solaire et va aller s’écraser à une vitesse de 3,91 kilomètres par seconde, sur sa planète hôte, en y laissant sa marque, soit un cratère de 16 km de diamètre», explique la chef du projet, Helene Winters. Cependant, avant de disparaître, la sonde nous laisse en héritage de superbes clichés inédits de la planète. Et on ne l’avait jamais vue aussi colorée. Toutes les nuances présentées sont en fait le résultat de centaines de longueurs d’onde de lumière. Elles sont capturées par l’un des instruments scientifiques de Messenger, le spectromètre, qui analyse l’atmosphère et la composition de la surface de Mercure. Ces longueurs d’onde sont ensuite converties en rouge, vert et bleu, afin de bien mettre en évidence les différences physiques et chimiques sur la surface de la planète. Voilà pourquoi les minéraux et les cratères paraissent aussi impressionnants sur ces photos. L’aventure de Messenger s’arrête là.

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