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Connu comme la Relámpago del Catatumbo , ou «la tempête éternelle,» ce merveilleux spectacle de lumière naturelle se déroule dans le ciel jusqu’à 160 nuits par année, pour une durée atteignant plus de 10 heures à la fois. Et il ne s’agit pas de quelques éclairs ici et là, cette tempête peut produire près de 260 à 280 éclairs par heure. On y compte donc un record de 1,2 million décharges électriques par année, ce qui vaut à la région au nord-ouest du Venezuela, où la rivière Catatumbo rencontre le lac Maracaibo, de détrôner la ville congolaise de Kifuka. Les flashs persistants sont si brillants qu’ils peuvent être aperçus jusqu’à 400 kilomètres. On peut donc comprendre que ces éclats lumineux aient été utilisés pendant des siècles par les navigateurs des Caraïbes à l’époque coloniale, avec le surnom de «Phare de Catatumbo.»

Pour ajouter à la beauté, les éclairs apparaissent dans une variété de couleurs vives, du rouge et orange au bleu et violet, en raison de la présence de quantités variables de particules de poussière ou de vapeur d’eau dans l’atmosphère. Ces décharges électriques peuvent atteindre un intensité de plus de 400 000 ampères, soit l’équivalent de 200 000 boîtes électriques résidentielles poussées à leur limite. Certains disent que la foudre de Catatumbo est unique car elle ne produit pas de tonnerre, mais cela est un mythe. En fait, la tempête se produit souvent à une distance telle que beaucoup d’observateurs, se trouvant à plus de 50 km du lac Maracaibo, ne peuvent entendre le tonnerre. Il est rare de pouvoir entendre le tonnerre si vous êtes situé à 25 km ou plus du coup de foudre.

Malgré sa renommée, on connaît peu de choses sur les mécanismes précis de ce phénomène. Les anciens Yukpa, une communauté indigène encore présente aujourd’hui sur les deux côtés de la frontière entre la Colombie et le Venezuela, croyaient que la foudre était déclenchée lorsque des lucioles rencontraient des esprits ancestraux. D’autres hypothèses un peu plus modernes impliquent le méthane, la topographie de la région, et la présence d’uranium. De nombreux scientifiques se sont rendus dans la région au cours des XXe et XXIe siècles afin d’enquêter sur les mécanismes à l’origine de la foudre. En 1911, Melchor Bravo Centeno postula que les orages sont probablement causés par la circulation des vents dans la région enclavée, et il semble que ce soit l’explication la plus plausible. La topographie de la région est unique parce que deux parois rocheuses entourent le lac de Maracaibo sur trois côtés. Ainsi, l’air chaud et humide des Caraïbes se jette dans le bassin de Maracaibo par la seule voie d’accès, il rencontre l’air frais de la Cordillère des Andes dans un mouvement ascendant. La vapeur d’eau commence alors à se condenser et à former des nuages qui se chargent d’électricité statique, et finalement, la foudre est produite. L’ensemble du processus est alimenté par l’apport constant d’air chaud et humide dans le bassin qui résulte de l’évaporation du lac par le soleil équatorial brûlant.

Une autre idée populaire est que le méthane pourrait contribuer aux tempêtes. Le bassin de Maracaibo est perché au sommet d’un des plus grands champs de pétrole d’Amérique du Sud et certains pensent que le méthane gazeux s’échappant des marécages pourrait jouer un rôle clé dans la production des éclairs, mais cette hypothèse est généralement rejetée par les scientifiques parce que la concentration atmosphérique de méthane dans la région n’est pas suffisamment élevée pour exercer un tel effet.

Bien que la cause exacte de la foudre Catatumbo soit encore un mystère, il est fort probable que ce soit le résultat de la topographie unique de la région. Peu importe, les tempêtes restent un spectacle tout à fait fascinant, à vous d’en juger!

En 2011, les éclairs ont mystérieusement cessé pendant 6 mois sans qu’on ne puisse en découvrir les vraies causes. Puis, le tout est reparti de plus belle, comme nous le montre cette vidéo du réseau ABC.

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