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Nous savons tous qu’une année civile dure 365 jours. Nous savons aussi que, comme la Terre met quelques heures de plus pour compléter une révolution autour du Soleil, on rajoute régulièrement un 29 février pour compenser le décalage. L’année bissextile dure alors 366 jours. L’année 2015 n’est pas bissextile mais elle sera tout de même un tout petit peu plus longue qu’une année normale: elle va durer très exactement 365 jours… et une seconde. Cette seconde sera rajoutée le 30 juin 2015. Les horloges de référence du monde entier marqueront une étape intermédiaire entre 23 h 59 m 59 s et minuit. En effet, pendant un court instant, il sera 23 h 59 m 60 s, avant d’être officiellement minuit. Pourquoi cette seconde supplémentaire? Historiquement, la mesure du temps était basée sur l’alternance des jours, soit le temps mis par la Terre pour faire un tour sur elle-même. On divisait cette période en 24 heures, chaque heure contenant 60 minutes de 60 secondes. Mais comme la vitesse de rotation de la Terre diminue avec le temps sous l’influence des forces de marées provoquées par l’attraction gravitationnelle de la Lune et du Soleil, la seconde astronomique a tendance à s’allonger avec les années. Pas de beaucoup bien sûr, mais suffisamment pour que cela trouble les scientifiques. Ceux-ci ont donc mis en place la seconde atomique, complètement indépendante du mouvement de la Terre. Quel est donc la définition d’une seconde atomique? Vous voulez vraiment le savoir? Soyez attentifs. Depuis 1967, une seconde atomique correspond à 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux hyperfins de l’état fondamental de l’atome de césium 133 au repos à la température du zéro absolu. Cela paraît compliqué, mais il suffit de retenir que la définition de la seconde atomique repose sur une propriété physique fondamentale de la matière. Cela fournit une référence intemporelle et universelle pour découper le temps. Deux décomptes, l’un atomique, l’autre astronomique, se font depuis en parallèle: ils définissent respectivement le Temps Atomique International (TAI) et le temps universel (TU). «Comme la seconde astronomique évolue, ces décomptes divergent », explique Félicitas Arias, directrice du département temps au Bureau international des poids et mesures à Sèvres, dépositaire du TAI au niveau mondial. À l’heure du GPS, ce problème peut paraître désuet, mais en 1972, il était fondamental. Ces deux échelles ont donc été harmonisées dans le temps universel coordonné (TUC). Dans ce référentiel, les secondes qui s’écoulent sont atomiques mais on ajoute périodiquement des secondes intercalaires pour rester au plus près du temps astronomique. C’est la raison pour laquelle les horloges tiqueront une fois de plus le 30 juin prochain. À l’heure d’Internet et des échanges numériques, ce n’est pas anodin. En 2012, l’année de la dernière seconde intercalaire, cela avait causé de nombreuses pannes. «Il est d’ailleurs question de supprimer ce système à l’occasion de la prochaine conférence internationale des télécommunications qui se tiendra en novembre prochain », souligne Felicitas Arias. Nous pourrions bien vivre en juin la dernière seconde intercalaire de l’histoire. Une question demeure: qu’allez-vous faire de cette seconde?

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