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Sudan, dernier mâle de son espèce, vit dans un enclos de près de 300 hectares dans la réserve d’Ol Pejeta, dans le centre du Kenya. Il est l’un des cinq derniers rhinocéros blancs du Nord (Ceratotherium simum cottoni) dans le monde. Suni, dernier mâle capable de se reproduire, est décédé en octobre 2014 à 34 ans, vraisemblablement de mort naturelle, à Ol Pejeta. Un autre mâle, Angalifu, est mort de vieillesse à 44 ans au zoo de San Diego (Etats-Unis) en décembre 2014. Il semble donc que le rhinocéros blanc du Nord soit inéluctablement amené à disparaître. C’est ce que nous vous présentions en octobre dernier (consultez l’article en cliquant ici). C’est à ce moment que les scientifiques se sont penchés sur la question: Comment sauver de l’extinction cette sous-espèce, presque réduite à néant par le braconnage et les conflits ?

L’espoir résiderait dans des méthodes de procréation artificielle. La meilleure chance semble la conception d’un « bébé rhinocéros éprouvette », par fécondation in-vitro, via une femelle porteuse d’une autre sous-espèce, le rhinocéros blanc du Sud, espèce moins menacée dans l’immédiat. Mais aucun essai de « femelle porteuse » n’a jamais été mené et les tentatives de fécondation in-vitro sur des femelles rhinocéros blanc du Nord ont toutes échoué. En l’état actuel des connaissances scientifiques, aucune de ces méthodes ne semble à même de fonctionner dans l’immédiat: « La science n’en est tout simplement pas encore là », a expliqué Richard Vigne, directeur général d’Ol Pejeta. De plus, le sperme de Sudan, qui comme deux des dernières femelles a dépassé les 40 ans, est de mauvaise qualité et aucune des quatre femelles encore en vie n’est apte à la reproduction, selon les vétérinaires. « Notre combat, c’est de déterminer ce qui est scientifiquement possible dans le court délai qui nous est encore imparti », explique M. Vigne. Le rhinocéros blanc du Nord a souffert du braconnage qui n’a cessé de s’intensifier ces dernières années. La corne de rhinocéros est recherchée en Asie pour ses prétendues vertus médicinales et au Yémen pour la fabrication de manches de dagues traditionnelles. Elle est revendue entre 60 et 80 000 dollars le kilo au marché noir, environ deux fois le cours actuel de l’or.

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