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Après avoir analysé des échantillons prélevés sur de jeunes poissons-scies  (Pristis pectinata) en Floride, des chercheurs de l’Université de Stony Brook ont ​​découvert à leur grand étonnement, que certains des individus seraient le résultat de « naissances virginales », aussi connue sous le terme de parthénogenèse. Il s’agirait de la première observation de spécimens issus de parthénogenèse à l’état sauvage chez une espèce qui se reproduit normalement de façon sexuée. Un cas chez l’humain reste à l’étude et est présenté dans l’article suivant Alors que certaines espèces de lézards se reproduisent exclusivement par parthénogenèse, on croyait cette situation excessivement rare chez les espèces sexuées. «Il y avait un cas où des chercheurs ont étudié une femelle serpent et ils ont constaté qu’elle portait en elle des embryons résultant de parthénogénèse. Malheureusement, l’étude des descendants n’a pu être complétée car ceux-ci sont décédés peu de temps après la naissance, affirme  Andrew Fields, auteur principal de l’étude. Dans un article précédent (Femelle anaconda devient mère sans père), on présente cette évènement en amenant un cas humain possible durant les années ’50. Les échantillons de la nouvelle étude ont été pris à partir de jeunes poissons-scie de un et deux ans dans les « everglades » du sud de la Floride, où ils vivent naturellement. Environ 3% d’entre eux étaient le résultat de naissances virginale et, en fonction de leur signature génétique, seraient probablement issus de seulement trois femelles différentes. « C’est donc la première fois que nous avons un groupe d’individus à l’état sauvage qui semblent normaux, se comportent normalement et qui seraient le résultat de naissances parthénogénétiques, » dit Fields. La parthénogénèse  chez les vertébrés a été observée en quelques occasions en captivité (requins, poulets, serpent, etc.) mais dans la très grande majorité des cas, la descendance n’était pas viable. Normalement, elle survenait chez des femelles isolées. C’est pourquoi on croyait que l’absence de mâles pour la reproduction provoquait ces naissances virginales.  De découvrir la parthénogenèse dans une population vivant à l’état sauvage est assez surprenant. Pourquoi certains animaux « choisissent » donc de se reproduire de cette manière dans la nature demeure mystérieux pour l’instant. Fields pense qu’il est possible que de nombreux vertébrés puissent se reproduire par parthénogenèse, mais n’y auraient  recours qu’en situation où la reproduction sexuée serait pratiquement impossible.  Par exemple, dans une situation de colonisation d’un nouveau territoire ou d’une très faible densité de population. Désormais inscrite sur la liste rouge des espèces en voie d’extinction par l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature), le poisson-scie Pristis pectinata se bat pour tenter de survivre, mais cela risque de ne pas suffire. La parthénogénèse est-elle un accident de la nature ou est-elle vraiment un moyen de reproduction de dernier recours plus répandu que l’on pense?  

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