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La découverte d’une énorme nappe aquifère sous le désert chinois du Taklamakan permettrait d’élucider l’énigme du carbone manquant dans les démarches visant à comprendre le phénomène du réchauffement planétaire. En effet, une nappe aquifère, ou aussi appelée simplement aquifère, est une formation géologique poreuse et/ou fissurée qui peut emmagasiner, de façon temporaire ou permanente, une nappe d’eau souterraine. Ainsi, certaines nappes aquifères réparties partout sur la planète pourraient avoir la capacité d’emprisonner le gaz carbonique de l’atmosphère et ainsi réduire l’effet de ce dernier sur le réchauffement planétaire.

Chaque année, les humains dégagent plus de 36 milliards de tonnes de dioxyde de carbone, ou gaz carbonique, par la combustion de combustibles fossiles et l’abattage des forêts. Près de la moitié de cette quantité demeure dans l’atmosphère, devenant par le fait même le principal artisan du réchauffement climatique. Un tiers du gaz carbonique produit est absorbé par les océans, avec un ensemble d’effets dévastateurs différents. Pour le reste, on assumait qu’il était capturé par les plantes. Malgré le fait que les forêts et les savanes utilisent une grande partie du CO2 encore disponible, elles ne peuvent expliquer une quantité de gaz dont on semblait perdre la trace. Il fallait donc identifier le phénomène qui expliquerait cette « disparition » de gaz carbonique. Quel est donc ce puits de carbone manquant? Pourrait-il en absorber davantage?

Dr Yan Li, de l’Académie Chinoise des Sciences rapporte dans la revue Geophysical Research Letters que le carbone inorganique peut être naturellement stocké dans les régions où les sols salins ou alcalins (basiques) sont irrigués. Le type de sol est crucial puisque, notent les auteurs, « la solubilité du CO2 dans l’eau augmente de façon exponentielle avec l’alcalinité et linéaire avec la salinité. » Ces types de sol se retrouvent fréquemment aux abords des déserts.

« Le carbone est stocké dans ces structures géologiques recouvertes par d’épaisses couches de sable, et il ne peut donc pas retourner à l’atmosphère », a déclaré Li.

En additionnant toutes les nappes aquifères bordant les déserts dans le monde, elles peuvent couvrir une superficie équivalente à celle de l’Amérique du Nord, de sorte que la capacité de stockage potentiel est énorme. Li ne prétend pas que les aquifères représentent la totalité du puits de carbone manquant, mais pense qu’elles peuvent représenter une partie importante.

Li a utilisé le bassin du Tarim, autour du désert du Taklamakan comme site de son étude. Il a donc recueilli 170 échantillons de la nappe d’eau souterraine, qui contient dix fois plus d’eau que les Grands Lacs combinés. En analysant différents radio-isotopes, Li a établi l’âge du carbone présent pour démontrer que le carbone présent peut prendre 10 000 ans pour atteindre le centre du bassin à partir de sa périphérie.

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